• La traite des Noirs existe depuis la
    haute Antiquité, fournissant
    l'Égypte
    pharaonique en main-d'œuvre
    servile.

    En Crète, en Grèce, à
    Rome, à Carthage, les esclaves
    africains sont très appréciés.
    Dès le VIème siècle,
    les colonies arabes de la côte
    orientale exportent les habitants de
    la côte de l'est, vers Bagdad,
    la Perse et la région comprise
    entre Tigre et Euphrate où ils
    cultivent la canne à sucre.

    A partir du Xème siècle
    on signale des Noirs vendus en Chine
    mais surtout aux Indes. La diffusion
    de l'Islam entraîne la création
    de nouveaux courants de traite : le
    trafic transsaharien s'intensifie, contrôlé
    par des habitants de ce que nous nommons
    aujourd'hui le Maghreb mais auquel participent
    des commerçants soudanais, lesquels
    d'ailleurs paient la dîme aux
    souverains nègres dans les États
    desquels passent leurs caravanes.

    Les émirs du golfe Persique font
    d'Africains esclaves l'élite
    de leurs armées. Les grands chefs
    arabes confient à des eunuques
    - car les Noirs sont souvent châtrés
    avant d'être embarqués
    – la garde de leurs harems.

    Le trafic est alimenté par les
    razzias qu'opèrent les États
    les uns sur les autres, par la vente
    de prisonniers, ou ceux qui sont gagés
    pour dettes.

    Les coupables de certains crimes peuvent
    être réduits en esclavage,
    mais, dans ce cas, on préfère
    les éloigner de leur région
    d'origine. On voit même des individus
    se vendre à un maître pour
    éteindre une dette qu'ils ne
    peuvent rembourser.

    Le continent noir, dans sa quasi-totalité,
    est dans un système social esclavagiste.
    La sanction d'une guerre perdue est
    la fourniture d'une certaine quantité
    d'esclaves. On voit ainsi le royaume
    de Nubie dispensé de la guerre
    sainte par la fourniture annuelle de
    360 esclaves, à l'Égypte
    musulmane.

    Deux catégories peuvent se rencontrer
    : les esclaves de case et ceux des champs,
    le travail de ces derniers étant
    beaucoup plus rude et leur sort beaucoup
    moins enviable que ceux des premiers.

    L'esclavage n'était pas inconnu
    de l'Europe du Xème siècle
    : les corsaires barbaresques, faisant
    des prisonniers, n'hésitaient
    pas à les vendre s'ils ne pouvaient
    en obtenir de fortes rançons...
    certains des captifs abjurant leur foi
    s'engageaient aux côtés
    de leurs ravisseurs, on les qualifiait
    de "renégats".

    Les Européens touchant des côtes
    africaines ne sont donc pas étonnés
    de découvrir qu'une partie de
    leur population est asservie.


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    Le commerce triangulaire
    :


    Avant la découverte des Amériques,
    les Portugais furent les premiers européens
    à importer des esclaves pour
    la main d'œuvre agricole qui
    leur manquaient. La technique utilisée
    par les Portugais pour acquérir
    des esclaves consistait à attaquer
    par surprise des villages dont les habitants
    étaient conduits au Portugal.
    Les Portugais qui inauguraient cette
    pratique en 1444, importaient entre
    700 et 800 esclaves par an. Ces esclaves
    provenaient des comptoirs commerciaux
    et des forts établis sur la côte
    africaine.

    L'exploration côtière
    de l'Afrique et l'invasion
    des Amériques par les Européens
    au XVème siècle conduisirent
    au développement du phénomène
    de traite des esclaves.

    Les plantations des Indes occidentales
    (actuelles Antilles) demandant beaucoup
    de main-d'œuvre, l'Espagne
    de Charles Quint initie les opérations
    de déportation ; n'effectuant
    pas les opérations de transport,
    elle affecte le monopole de la traite
    à des compagnies qui s'engagent
    à fournir à tel ou tel
    territoire un nombre donné d'esclaves
    en bonne santé et en état
    de travailler.

    De 1550 à 1560, 4 500 africains
    sont transportés annuellement
    outre-Atlantique par les Espagnols mais
    ces chiffres augmentent rapidement pour
    atteindre 40 700 à la fin du
    siècle.

    Le Portugal commence ce même trafic,
    un peu plus tard, vers 1540, emmenant
    400 Noirs au Brésil (à
    la fin du XVème siècle
    le chiffre passera à 1 500).

    Bientôt toutes les nations européennes
    se livrent à la traite, Hollande
    en tête, puis Angleterre, France
    et Danemark.

    Dans l'Amérique latine tropicale
    du XVIème siècle, les
    colons espagnols obligèrent d'abord
    les populations indigènes à
    travailler la terre. Ces populations
    indigènes ne survécurent
    pas aux conditions d'esclavage, les
    maladies européennes et le travail
    harassant les décimèrent.
    On commença alors à importer
    des Africains dans les colonies espagnoles,
    parce qu'ils étaient réputés
    mieux supporter le travail forcé
    dans le climat éprouvant des
    Caraïbes et de l'Amérique
    latine.

    Les points de prélèvement
    les plus fréquents sont le Sénégal
    et la Gambie (l'île
    de Gorée
    garde encore les
    traces de cette barbarie ) ; la Côte
    de l'Or et sa voisine la Côte
    des Esclaves (Ghana
    actuel plus Togo
    et Dahomey), l'estuaire du Niger, le
    Congo
    et l'Angola
    puis le Mozambique.


    La traversée durait plusieurs
    mois. Les esclaves étaient enchaînés
    au-dessous du pont toute la journée
    et toute la nuit à part de brèves
    périodes d'exercices. Ils
    étaient entassés dans
    la saleté, la puanteur et la
    mort.

    En Amérique du Nord, les premiers
    esclaves africains furent débarqués
    à Jamestown (Virginie) en 1619.
    Emmenés par d'anciens corsaires
    britanniques, ils étaient soumis
    à l'esclavage limité,
    statut légal des Indiens d'Amérique,
    c'étaient les domestiques
    des blancs, dans pratiquement toutes
    les colonies anglaises du Nouveau Monde.

    Le nombre d'esclaves importés
    n'étant pas très important
    au début, il n'apparut pas nécessaire
    de définir leur statut légal.
    Avec le développement du système
    de plantations dans les colonies du
    sud au cours de la seconde moitié
    du XVIIème siècle, le
    nombre d'Africains importés pour
    servir d'ouvriers agricoles augmenta
    considérablement et plusieurs
    villes côtières du Nord
    devinrent de grands ports négriers.

    Dans l'ensemble, dans les colonies du
    Nord, les esclaves étaient utilisés
    à des tâches domestiques
    et dans le commerce, dans les colonies
    du centre ils étaient davantage
    utilisés dans l'agriculture,
    et dans les colonies du sud où
    dominait l'agriculture de plantations,
    presque tous les esclaves travaillaient
    dans celles-ci.

    Lorsque le rôle des esclaves africains
    s'accrut dans les colonies anglaises
    d'Amérique, en particulier dans
    le sud où il était fondamental
    pour l'économie et la société,
    les lois les concernant furent modifiées.
    Dès l'époque de la guerre
    de l'Indépendance américaine
    (1776-1783), ils n'étaient plus
    des serviteurs sous contrat mais des
    esclaves au sens propre du terme, des
    lois explicites à ce sujet définissant
    leur statut légal, politique
    et social vis-à-vis de leurs
    propriétaires. Officiellement,
    les esclaves d'Amérique jouissaient
    de certains droits légaux, tels
    que le droit à une aide financière
    en cas de maladie ou de vieillesse,
    le droit à une instruction religieuse,
    le droit d'être représenté
    légalement et de participer à
    certains procès à titre
    de témoin. La coutume leur accordait
    également certains droits, comme
    le droit à la propriété
    privée, au mariage, au temps
    libre, droits que le propriétaire
    n'était cependant pas tenu de
    respecter. En réalité,
    les droits humains fondamentaux étaient
    le plus souvent bafoués. Les
    femmes esclaves étaient exposées
    en permanence au viol par leurs propriétaires
    et les familles étaient souvent
    disséminées, leurs membres
    étant vendus dans des plantations
    séparées. Les mauvais
    traitements comme la mutilation, les
    brûlures, l'enchaînement
    ou le meurtre, en théorie interdits
    par la loi, n'étaient pas choses
    rares jusqu'au XIXème siècle.
    Du XVIIème au XIXème siècle,
    on estime de 15 à 30 millions
    le nombre d'Africains déportés
    dans le Nouveau Monde par les Européens,
    avec l'appui des chefs locaux des royaumes
    africains. La condition des Noirs aux
    États-Unis fut marquée
    à jamais par cet épisode.
    La mortalité sur les bateaux
    atteignant sans doute 15 pour cent de
    la cargaison. Les esclaves des Antilles
    et de l'Amérique latine
    ont eu moins besoins de s'adapter
    que ceux du continent Nord américain.

    Aux Antilles et en Amérique latine
    le nombre des esclaves dépassait
    largement celui des blancs. Il y eut
    des révoltes d'esclaves.
    La révolte la plus grande eu
    lieu à Saint Domingue (Haïti)
    en 1791. Presque 500 000 esclaves se
    sont rebellés contre leurs propriétaires
    français et ont repris le pays
    fondant ainsi le premier état
    noir indépendant.


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    Abolition de la traite
    :


    Le Danemark fut le premier pays européen
    à abolir la traite des Noirs
    en 1803, suivi par la France (décret
    de la Convention en 1794, mais jamais
    appliqué), par la Grande-Bretagne
    en 1807 et par les États-Unis
    en 1808.

    Au congrès de Vienne en 1814,
    la Grande-Bretagne usa de son influence
    pour inciter d'autres puissances étrangères
    à imiter cette politique et presque
    tous les pays européens votèrent
    des lois ou signèrent des traités
    abolissant la traite des Noirs, qui
    devint en partie clandestine.

    Dans les colonies britanniques, l'esclavage
    fut aboli en 1833. Le traité
    d'Ashburton de 1842, passé entre
    la Grande-Bretagne et les États-Unis,
    prévoyait le déploiement
    par chacun des deux pays d'escadrilles
    sur la côte africaine pour faire
    respecter l'interdiction de la traite.

    En 1845, une coopération entre
    les forces navales de France et d'Angleterre
    fut remplacée par un droit de
    visite réciproque. Les esclaves
    français se virent octroyer la
    liberté en 1848, et les esclaves
    hollandais en 1863. Au moment de leur
    création, la plupart des nouvelles
    républiques d'Amérique
    du sud ordonnèrent l'affranchissement
    des esclaves.

    Au Brésil, cependant, l'esclavage
    ne fut aboli qu'en 1888. Il faudra encore
    de longues années pour que cesse
    la traite à travers le Sahara
    et à partir de la côte
    orientale. On compte par exemple que
    600 000 esclaves sont vendus dans la
    seule ville de Zanzibar entre 1830 et
    1873.

    On ignorera toujours le nombre de ceux
    qui ont été transportés
    par voie terrestre, à destination
    du Maghreb et de l'Égypte
    à partir de Tombouctou,
    Gao,
    Kano. Les négriers européens
    ne s'aventurent pas dans l'intérieur
    du continent. Les Arabes guère
    davantage. Quand il est question d'eux
    en ce qui concerne le trafic en Afrique
    orientale, il s'agit en fait d'arabisés
    métis ou même noirs mais
    vêtus à l'Arabe.


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    L'esclavage de nos jours
    :


    L'adoption de la Convention internationale
    sur l'esclavage en 1926 par la Société
    des Nations marque une date importante.
    Cette convention garantissait la suppression
    et l'interdiction de la traite des esclaves
    et la complète abolition de l'esclavage
    sous toutes ses formes.

    Les convictions contenues dans cette
    convention furent réaffirmées
    par la Déclaration universelle
    des droits de l'Homme, adoptée
    par les Nations unies en 1948.

    En 1951, une commission des Nations
    unies sur l'esclavage fit état
    d'un rapide déclin de la pratique
    de l'esclavage, seuls quelques vestiges
    d'esclavage existant encore dans un
    petit nombre de pays du monde. De nos
    jours, des états pratiquent encore
    l'esclavage dans les faits (Mauritanie,
    Soudan..).

    Dans la guerre civile que se livrent
    au Soudan
    le Nord musulman et le sud chrétien,
    sont réapparus des bandits esclavagistes,
    qui enlèvent des enfants et des
    femmes du sud qui sont revendus dans
    le nord.


    Conséquences :


    La traite a fait subir à la
    société africaine de profonds
    bouleversements. La recherche de quelques
    esclaves entraînèrent des
    guerres tribales et parfois de véritables
    chasses à l'homme.

    Cependant, il ne faut pas ignorer que
    l'esclavage existait avant le commerce
    triangulaire ni que des noirs vendaient
    d'autres noirs ( l'Europe
    armait les bras et soutenait les rois
    locaux vassaux des esclavagistes).



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  • Madame la députée,



    Comme vous devez le savoir, Monsieur Michel Barnier, minstre des
    Affaires étrangères de la France et membre d'honneur de l'association
    catholique "Fraternité universelle", a décidé d'organiser en Guyane,
    les 18 et 19 mars prochains, une conférence internationale sur Haïti.
    Cette conférence vise à légitimer le gouvernement de facto
    désigné par la France et les Etats-Unis après un coup d'Etat accompagné
    de l'enlèvement du président légitimement élu, M. Jean-Bertrand
    Aristide, dont les seuls torts sont d'avoir exigé de la France la
    restitution de la rançon versée par Haïti pour son indépendance et des
    réparations pour 150 années d'esclavage et d'avoir voulu affirmer son
    indépendance à l'égard de Washington.

    Vous ne pouvez ignorer que, sous le couvert d'un "comité indépendant de
    réflexion", deux émissaires, prétendant agir au nom de la République
    française, se sont présentés au palais présidentiel de Port au Prince
    le 17 décembre 2003, jour anniversaire du coup d'Etat manqué, mais
    sanglant, du 17 décembre 2002.

    Là, au nom de notre pays, qui a déporté des centaines de millions
    d'hommes de femmes et d'enfants en Haïti, Monsieur Régis Debray et
    Madame Véronique Galouzeau de Villepin-Albanel, responsable de
    l'association "Fraternité universelle", ont exigé le départ du
    président Aristide en le menaçant de mort. En même temps, une campagne
    d'assassinat moral de Jean-Bertrand Aristide a été déclenchée. Une
    certaine presse y a docilement joué une partie déjà rédigée dans des
    officines spécialisées.

    Au matin du 29 février 2004, Monsieur Jean-Bertrand Aristide est monté,
    de force, dans un avion blanc non immatriculé qui a fait route vers
    Bangui où l'attendaient ses assassins.

    Malgré le déchaînement de la propagande raciste qui accompagnait ce
    coup de force, des voix se sont alors élevées pour protester contre cet
    enlèvement et cette séquestration qui n'étaient pas sans rappeler le
    sort fait à Toussaint-Louverture, lui aussi accusé, en 1802, des pires
    méfaits, dans le seul but de légitimer son assassinat.

    Face à ce crime programme, de mon côté, j'ai fait mon devoir de
    Français et de descendant de Guadeloupéens mis en esclavage par
    Bonaparte, le héros de M. Dominique Galouzeau de Villepin.

    Sous la pression de ceux qui ont dénoncé sa séquestration, le président
    Jean-Bertrand Aristide, échappant à ses geoliers et à ses bourreaux, a
    pu trouver refuge en Jamaïque où la Caricom lui a accordé soutien et
    protection. Cette attitude de la Caricom a été relayée par l'Union
    Africaine qui a décidé de recevoir le président d'Haïti en Afrique du
    Sud, en attendant la restauration de l'ordre constitutionnel.

    Pendant ce temps, la France, pour fêter le bicentenaire de la première
    république nègre du monde, a envoyé mille soldats dans son ancienne
    colonie. On murmure que l'opération se serait appelée "Rochambeau", du
    nom de celui qui, en 1803, faisait dévorer les "nègres" par ses
    chiens.

    Vous ne pouvez ignorer, Madame la députée, que depuis le départ du
    président Jean-Bertrand Aristide, au moins 10 000 Haïtiens ont péri de
    mort violente parce qu'ils protestaient contre l'enlèvement, par
    d'anciennes puissances coloniales, d'un président qu'ils avaient élu
    pour cinq ans. Le premier président élu de toute l'histoire d'Haïti.
    Aujourd'hui, là-bas, les prisons sont à ce point bondées que M.
    Latortue a profité d'une tentative d'évasion diligentée par des
    trafiquants de drogue, le 19 février 2005, pour faire exécuter
    sommairement 100 prisonniers politiques, dont les corps pourrissent ça
    et là à Port-au-Prince.

    L'ancien premier ministre et l'ancien ministre de l'Intérieur du
    président Aristide sont, sans raison aucune, confinés dans une geôle
    puante, sans eau, sans electricité, au milieu de leurs excréments. Ils
    ont entamé une grève de la faim. Voici quelques jours, les Haïtiens
    sont descendus dans la rue, un an après l'enlèvement de leur président,
    pour une marche pacifique. La police a froidement ouvert le feu sur la
    foule désarmée, faisant des dizaines de morts et de blessés.
    Aujourd'hui, plus personne, sauf le gouvernement de la France, ne
    défend le fantoche Latortue, responsable de ces assassinats. Pendant ce
    temps, le dictateur Jean-Claude Duvalier, arrivé en France, le 7
    février 1986, avec près d'un milliard de dollars en poche, coule des
    jours heureux dans la région parisienne et donne ds interviews, sous la
    protection du ministre français de l'Intérieur et dans l'impunité la
    plus totale. Officiellement, il est en "transit" depuis dix-neuf ans.

    C'est dans ce contexte qu'une conférence a été programmée en Guyane, en
    présence de Latortue, les 18 et 19 mars 2005. Dès à présent les 14 pays
    de la Caricom et les 53 pays de l'Union africaine ont refusé d'y
    participer, malgré les multiples pressions exercées sur eux, depuis un
    an, par la France. Ils refusent également de reconnaître le
    gouvernement de facto imposé aux Haïtiens par la France et les Etats-Unis.

    En 2003, vous avez, Madame la députée, courageusement interpellé M.
    Raffarin, en lui demandant de restituer à Haïti la rançon exigée pour
    son indépendance. Je vous demande aujourd'hui, en tant que députée de
    la Guyane, d'intervenir par tous moyens contre la tentative française
    de légitimation, dans le département qui vous a élue, d'un coup d'Etat
    ressenti comme un affront insupportable par tous les descendants
    d'esclaves de la planète.



    Comptant sur votre soutien et vos diligences, je vous prie d'agréer,
    Madame la députée, l'expression de mes respectueux hommages.



    Claude Ribbe


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